samedi 24 octobre 2009

Le sang de six millions de congolais tués commence à crier vengeance

Sur Titre: Vatican : Les évêques catholiques fustigent le silence coupable de la
communauté internationale

Sous Titre: Pourquoi deux poids, deux mesures...


Tous les croyants sidérés par le lourd tribut que le peuple congolais continue à payer depuis que le clan Kabila a introduit en 1997 au Congo Kinshasa ce qui a été appelée, à tort bien sûr, ‘’guerre de libération’’, avaient ces derniers jours le regard tourné vers le Saint-Siège à Rome, et où les évêques catholiques étaient en conclave au tour du pape Benoît XVI.

Hormis les questions liées à la foi et celles relatives à la vie de l’église, les échos en provenance de Rome nous rapportent qu’à l’occasion du synode des Évêques pour l’Afrique, les évêques catholiques du Congo Kinshasa ont eu à dénoncer la complicité internationale dans la déstabilisation permanente du Congo de Lumumba et la volonté cachée de réduire à néant ce grand pays, autre fois fierté du peuple africain.

D’aucuns se demandent les raisons cachées qui font que le sang de quelques 6.000.000 (six millions) de congolais n’arrivent toujours pas à émouvoir la conscience de la communauté internationale afin de procéder au rétablissement de la responsabilité des uns et des autres. Ces citoyens congolais arrachés brutalement à la vie et à l’affection de leurs familles respectives ne sont pas mortes par suite des accidents et encore moins de calamité naturelle. Mais
plutôt la cruauté humaine, la propension au vol de ressources naturelles, la complicité du clan Kabila et la recherche du gain sordide sont à la base de cette boucherie humaine qui peine à se voir être qualifié de crimes contre l’humanité et crimes du génocide, avec ce que cela implique au retour.

Là où le bas blesse, c’est notamment quand l’on se rend bien compte que d’autres peuples qui ont eu à subir par le passé ce genre de martyr, mais curieusement à petite échelle, ont vu les membres de la communauté internationale se pencher promptement à leur chevet, pour non seulement panser les plaies, mais surtout lancer de poursuites judiciaires internationales à l’endroit de tous les auteurs présumés de ces actes hautement répréhensibles.

Cette mobilisation de la communauté internationale a permis de poser définitivement les jalons capables d’éviter qu’à l’avenir cette barbarie humaine ne puisse encore être rééditée par ces criminels qui se sont vus écroués à travers des initiatives de types de tribunaux pénaux internationaux. Et les exemples sont bien légions et pouvaient bien servir de précédents.
- On l’a vu notamment lors du drame rwandais de 1994 et qui a conduit à la mise en place du tribunal pénal international pour le Rwanda. Tous ceux qui ont été identifiés comme ayant eu du sang humain sur les mains ou trempés dans le génocide rwandais, sont devenus clients potentiels de la justice pénale internationale. Le monde est même soulagé de voir aujourd’hui Agate, veuve du feu Juvénal Habiar Imana, ex président du Rwanda, être déboutée dans sa quête de la reconnaissance du statut de réfugié politique en France. Pas impossible qu’un jour elle soit enfin face à ses responsabilités. Et avant elle, plusieurs anciens intouchables rwandais ont été appelés à répondre de leurs actes criminels.
- Le cas Charles Taylor du Libéria, les poursuites en cours contre Béchir du Soudan, les risques de la poursuite demain de Dandys Kamarha de la Guinée Conakry et la mise en place du tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie ont été de signaux forts quant à la détermination de la communauté internationale de ne plus tolérer tous ces agissements bestiaux qui ont conduit à de désastres humains.
- Nous pouvons ajouter à tout ceci l’incarcération à la Haye de l’ex vice-président du Congo Kinshasa, Jean Pierre Bemba, pour de crimes commis par ses hommes en Rca. Bien que lui-même n’ait été physiquement présent sur le sol centrafricain lors de la commission de ces présumés crimes, il vient de totaliser plus d’une année en tôle.
- Et bien avant, l’indexation de criminels nazis au sortir de la seconde guerre mondiale a fait évoluer sensiblement la conscience internationale par la mise en place notamment d’un nouveau cadre juridique international consacra désormais de façon claire primauté de la dignité humaine, la nécessité de la protection de l’intégrité physique et la formalisation des droits de l’homme et des libertés individuelles et collectives de la personne humaine.

Nul ne peut encore distribuer impunément la mort au tour de lui, et encore moins chercher à exterminer de souches de populations qu’il ne porte dans son cœur sans qu’il ne soit appelé à répondre devant les plus hautes instances judiciaires internationales. Les petits dictateurs africains se retrouvent ainsi contraints de réfléchir par deux fois pour prolonger leur longévité au pouvoir.

Tous ces exemples nous démontrent à suffisance d’une part que, l’être humain est redevenu l’entité humaine la plus élevée sur terre. Et que d’autre part, désormais aucun être humain pensant et civilisé ne peut se permettre de garder silence face à la mise en danger de l’intégrité physique et à la perpétuation des actes criminels sous toutes ses formes et qui soient de nature à supprimer impunément de vies humaines. Mêmes les traitements inhumains et autres pratiques dégradants entraînent désormais le courroux de la communauté internationale.

Mais paradoxalement, s’agissant du cas du Congo Kinshasa, et où au bas mot on eu à déplorer plus de 6.000.000 (six millions) de pertes en vie humaine, et auxquels s’ajoute chaque jour qui passe d’autres cas similaires, la communauté internationale traîne le pied et affiche un laxisme nonchalant par la distribution d’une prime spéciale à l’impunité dans les crimes contre l’humanité commis dans la région de Grands Lacs. La nette impression que cela donne est du pur mépris pour la personne du peuple congolais et le non respect de la mémoire de ses milliers de victimes mortes par la bêtise humaine. Et les auteurs présumés de tous ces morts sont connus de tous, et facilement identifiables dans les rangs de dirigeants de pays frontaliers de la Rdc impliqués dans la guerre qui y sévit et leurs complices terrées au sein de multinationales occidentales.

Face à un gouvernement Joseph Kabila qui donne la nette impression de ne se soucier que de trop peu du drame congolais, de milliers de centaines de ces morts et du pillage constant de ses ressources naturelles.
Face à une communauté internationale plus affairiste et qui a difficile à accepter de poursuivre les auteurs présumés du drame congolais et de crimes de génocides perpétrés dans l’ex Congo Belge.
Face à une opposition politique institutionnelle qui semble battre de l’aille face à la descente en enfer du pays et de son peuple et dont les membres sont incapables de mettre hors d’état de nuire ce gouvernement fantoche devenu complice de bourreaux du peuple congolais.

Le salut de ce pays semble une fois de plus venir du côté de l’église Catholique romaine dont de centaines de milliers de fidèles ont certes été comptés parmi ces 6 millions de morts qui n’ont même pas eu droit à une sépulture digne. Ce qui rappelle d’ailleurs à la mémoire collective l’assassinat odieux de centaines de milliers de chrétiens qui avaient offert leur sang pour la réouverture de la Conférence nationale souveraine, un certain 16 février du temps de la dictature mobutiste de triste mémoire. Et la solution semble provenir une fois de plus du côté de l’église, et ce à travers notamment de ses évêques réunis au Vatican et qui ont donné enfin de la voix et jusqu’à fustiger le mutisme de la communauté internationale face au drame congolais.
Hormis les regrettables cas de pseudos serviteurs de Dieu congolais qui ont choisi pour leur honte d’ailleurs, leur camps, plus pour de raisons d’ordre pécuniaire bien sûr, nous savons au moins qu’au sein du corps du Christ existent de frères dignes et prêts à payer de leur sang afin que la situation politique change au Congo Kinshasa. Par le passé Simon Kimbangu, Joseph Malula, Ka-thaliko, Etsou, Albert Lukusa, Théodore Ngoy, Fernando Kouthino, Mbundu Dia Congo… n’ont ménagé aucun effort pour affronter la dictature, aussi bien coloniale, Mobutu, Kabila père que Kabila fils. Certains d’entre eux ont eu même à payer de leur vie et sont tombés sur le champ d’honneur, armes à la main. Et parmi eux, d’autres sont contraints aujourd’hui à l’exil, d’autres se re-trouvent écroués en toute illégalité dans de prions lugubres et sans qu’il ne leur soit donné le moyen d’assurer dignement et en toute légalité leur défense.

Et aujourd’hui, un autre serviteur de Dieu s’est levé vaillamment pour dire non à l’anéantissement programmé que connaît le Congo Kinshasa. Devant le sang des innocents qui continue de couler, devant la multiplication de cas de viols de femmes, devant la peine cruelle infligée au peuple congolais, devant l’assassinat de journalistes et autres défenseurs des droits de l’homme, et devant l’exploitation et le vol de la richesse nationale par de groupes maffieux avec la complicité du pouvoir de Kinshasa. Il a préféré de briser le silence et pointer du doigt la fameuse communauté internationale afin qu’elle sorte de son mutisme.

Et il s’agit bel et bien de Mgr Nicolas Djomo Lola, évêque de Tshumbe et président de la Conférence épiscopale du Congo (la Cenco). Il a eu à fustiger lors du synode des évêques catholiques pour l’Afrique qui s’est tenu à Rome vendredi dernier, les mensonges et les subterfuges utilisés par les pilleurs des richesses congolaises et commanditaires de différentes guerres et violences qu’a connu son pays.

Mêlant ses larmes au sang de six millions de congolais, au nom de ses pairs évêques catholiques, il a invité au nom de la Cenco, la communauté internationale a plus de responsabilités face à la tragédie congolaise, faute d’être demain accusée de complicité dans l’organisation mondiale du crime organisé qui sévit au Congo Kinshasa. Fustigeant du reste le silence coupable de cette même communauté internationale, dans son réquisitoire sur les causes réelles du drame congolais, il n’a pas hésité de mettre de l’emphase sur la convoitise de richesses naturelles par certains pays voisins et de clans maffieux internationaux.

Et contrairement à beaucoup de nos compatriotes qui se gênent d’interpeller la classe politique au pouvoir et aujourd’hui complice du drame congolais, ce qui est du reste un secret de polichinelle. L’église catholique romaine a de nouveau adressé une lettre d’interpellation au gouvernement de Joseph Kabila afin que les choses soient tirées une fois pour toutes au claire. Et il ne pouvait en être autrement quand on voit la légèreté avec laquelle ce gouvernement gère ce grand pays, devenu la rusée de tous par la faute de la cupidité de sa classe poli-tique.

A la suite de ce cri de l’église catholique romaine, nous pensons qu’il est grand temps afin que les congolais se lèvent enfin pour dire non à sa situation. Et dans un élan de sursaut nationaliste, de fils et filles de ce pays devraient se le-ver pour accompagner les évêques dans leur démarche.
Ce qui ne devrait d’ailleurs pas poser problème étant donné que les évêques n’ont fait que claironner la trompette sonnée depuis de lustres par les Ong internationaux qui ont eu à se pencher sur les causes réelles de la guerre du Congo Kinshasa. Le gouvernement du président Joseph Kabila est bien au centre du drame congolais et son interpellation au niveau du Parlement devrait de-venir une priorité.

Face à un gouvernement qui cesse de défendre l’intérêt national et qui se comporte en vrai mercenaire, il ne reste plus au peuple que la seule voie du refus et du retrait de la confiance placée dans ce gouvernement. Continuer à se taire pendant que la descente en enfer du Congo Kinshasa est plus qu’une réalité c’est devenir complice de son propre malheur.

A bon entendeur, salut.

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