jeudi 3 janvier 2013

Barack Obama à la veillée de prière interconfessionnelle Sandy Hook


veillée de prière interconfessionnelle Sandy Hookmercredi 26 décembre 2012, par Pasteur Aloys Evina

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Le président américain, Barack Obama, a participé à la veillée de prière interconfessionnelle Sandy Hook. Voici le discours qu’il a prononcé à cette occasion :
"Merci, Monsieur le Gouverneur. À toutes les familles, aux premiers intervenants, à la communauté de Newtown, aux membres du clergé, aux invités— l’Évangile dit : « Nous ne perdons pas courage. Et lors même que notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Car nos légères afflictions du moment produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles ; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles. Nous savons, en effet, que, si cette tente où nous habitons sur la terre est détruite, nous avons dans le ciel un édifice qui est l’ouvrage de Dieu, une demeure éternelle qui n’a pas été faite de main d’homme. »
Nous sommes réunis ici pour commémorer vingt magnifiques enfants et six adultes remarquables. Ils ont perdu leurs vies dans une école qui aurait pu être n’importe quelle école ; dans une petite ville pleine de bonnes et honnêtes personnes qui aurait pu être n’importe quelle ville aux États-Unis.
Ici à Newtown, je viens offrir l’amour et les prières d’une nation. Je suis très conscient du fait que de simples mots ne peuvent se mesurer à la profondeur de votre chagrin, ni guérir les blessures de vos cœurs. Je peux seulement espérer que cela vous aidera à comprendre que vous n’êtes pas seuls dans votre deuil ; que notre monde a aussi été déchiré ; qu’à travers tout ce pays qui est le nôtre, nous avons pleuré avec vous, nous avons serré fort nos enfants contre nos cœurs. Et il vous faut savoir que ce quelque réconfort que nous puissions vous apporter, nous l’apporterons ; que cette quelque portion de tristesse que nous puissions partager avec vous pour alléger votre pesant fardeau, nous la subirons volontiers. Newtown - vous n’êtes pas seuls.
Au cours de ces derniers jours difficiles, vous nous avez aussi inspirés grâce à des histoires remplies de force et de volonté et de sacrifice. Nous savons que lorsque le danger est arrivé dans les couloirs de l’école primaire Sandy Hook, le personnel de l’école n’a pas bronché, ils n’ont pas hésité. Dawn Hochsprung et Mary Sherlach, Vicki Soto, Lauren Rousseau, Rachel Davino et Anne Marie Murphy - ont réagi de la manière que nous espérons tous serait aussi la nôtre dans des circonstances aussi terrifiantes - avec courage et amour, donnant leurs vies pour protéger les enfants qui leur avaient été confiés.
Nous savons qu’il y a eu d’autres enseignants qui se sont barricadés à l’intérieur des salles de classes, et sont restés calmes tout au long de l’attaque, et qu’ils ont rassuré leurs élèves en disant « Attendez que les bons gars arrivent, ils arrivent » ; « Montrez-moi vos sourires ».
Et nous savons que les bons gars sont arrivés. Les premiers intervenants qui se sont précipités vers le lieu, aidant à guider vers un endroit sûr ceux qui étaient en danger, repoussant leur propre choc et traumatisme parce qu’ils avaient un travail à faire, et que les autres avaient encore plus besoin d’eux.
Et puis il y a eu des scènes où les écoliers se sont aidés les uns les autres, se tenant dans les bras les uns les autres, suivant sagement les instructions comme le font parfois les jeunes enfants ; un enfant a même essayé d’encourager un adulte en disant, « Je fais du karaté. Donc c’est bon. Je vais guider les autres vers la sortie ». (Rires.)
En tant que communauté, vous nous avez inspirés, Newtown. Face à une violence indescriptible, face au mal impensable, vous avez fait attention les uns aux autres, pris soin les uns des autres, donné de l’amour les uns aux autres. C’est ainsi qu’on se souviendra de Newtown. Et avec le temps, et la grâce de Dieu, c’est cet amour qui vous accompagnera jusqu’à la lueur du jour.
Mais nous, en tant que nation, nous nous retrouvons face à de difficiles questions. Quelqu’un un jour a décrit la joie et l’angoisse d’être parent comme le fait de porter son cœur à l’extérieur de son corps en permanence, de se promener avec. Dès leur tout premier cri, cette partie la plus précieuse et essentielle de nous-mêmes - notre enfant - est soudainement exposée au monde, au risque d’incidents ou de malveillance. Et chaque parent sait qu’il ferait tout pour protéger un enfant du danger. Et pourtant, nous savons également que de leurs tous premiers pas et avec chaque pas qui suit, les enfants s’éloignent de nous ; que nous ne serons pas - que nous ne pourrons pas toujours être là pour eux. Ils souffriront de maladies et de reculs, de cœurs brisés et de déceptions. Et nous apprenons que notre tâche la plus importante est de leur donner ce dont ils ont besoin pour devenir autonomes et compétents et résilients, prêt à affronter le monde sans peur.
Et nous savons que nous ne pouvons pas le faire par nous-mêmes. C’est choquant lorsqu’on arrive au point où on réalise que, malgré l’étendue de l’amour qu’on porte à nos enfants, on ne peut pas y arriver tout seul. Que ce travail de garder nos enfants en sûreté, et de bien les éduquer, c’est quelque chose que nous ne pouvons que faire ensemble, avec l’aide d’amis et de voisins, avec l’aide d’une communauté, d’une nation. Et c’est ainsi que nous parvenons à la réalisation que nous avons une responsabilité envers chaque enfant, car nous comptons sur les autres pour nous aider à prendre soin du nôtre ; que nous sommes tous parents ; qu’ils sont tous nos enfants.
C’est là notre tâche première - prendre soin de nos enfants. C’est notre devoir premier. Si nous échouons à cela, nous échouerons à tout. C’est en fonction de cela que nous serons jugés, en tant que société.
Et selon cette mesure, pouvons-nous vraiment dire, en tant que nation, que nous respectons nos obligations ? Pouvons-nous honnêtement dire que nous en faisons assez pour garder nos enfants - tous nos enfants - à l’abri du danger ? Pouvons-nous prétendre, en tant que nation, que nous sommes tous ensemble investis, à leur faire savoir qu’ils sont aimés, et à leur apprendre à aimer en retour ? Pouvons-nous dire que nous en faisons véritablement assez pour donner à tous les enfants de ce pays l’opportunité qu’ils méritent de vivre leur vie dans la joie et avec une raison d’être ?
Je réfléchis à ça depuis quelques jours, et si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, la réponse est non. Nous n’en faisons pas assez. Et cela doit changer.
Depuis que je suis Président, c’est la quatrième fois que nous sommes réunis pour réconforter une communauté en deuil, déchirée par une fusillade. La quatrième fois que nous serrons les survivants dans nos bras. La quatrième fois que nous consolons les familles des victimes. Et entre ces événements, il y a eu une série interminable de fusillades meurtrières à travers le pays, des rapports presque quotidiens de victimes, dont beaucoup d’enfants, dans les petites villes et les grandes villes à travers l’Amérique - victimes dont, la plupart du temps, la seule faute était de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.
Nous ne pouvons plus tolérer ça. Ces tragédies doivent cesser. Et pour y mettre fin, nous devons changer. On nous dira que les causes de cette violence sont complexes, et c’est vrai. Aucune loi unique - aucun ensemble de lois ne peut éliminer le mal du monde, ou empêcher tout acte de violence insensé dans notre société.
Mais cela ne peut pas être une excuse pour ne pas agir. Nous pouvons sûrement faire mieux que ça. S’il existe ne serait-ce qu’une seule mesure que nous pouvons prendre pour sauver un autre enfant, ou un autre parent, ou une autre ville, de la douleur ressentie par Tucson, Aurora, Oak Creek, et Newtown, et par des communautés comme Columbine ou Blacksburg auparavant - alors sûrement nous nous devons d’essayer.
Dans les prochaines semaines, je vais utiliser tout le pouvoir que détient ce bureau pour engager mes concitoyens - des force du maintien de l’ordre aux professionnels de la santé mentale, les parents et les éducateurs - dans un effort visant à prévenir d’autres tragédies de ce genre. Car quel choix avons-nous ? Nous ne pouvons accepter de tels événements comme la routine. Sommes-nous vraiment prêts à dire que nous sommes impuissants face à un tel carnage, que la politique est trop compliquée ? Sommes-nous prêts à dire qu’une telle violence subie par nos enfants année après année après année est en quelque sorte le prix de notre liberté ?
Toutes les religions du monde - dont tant sont représentées ici aujourd’hui - sont basées sur une question simple : pourquoi sommes-nous là ? Qu’est-ce qui donne un sens à notre vie ? Qu’est-ce qui donne un but à nos actes ? Nous savons que notre passage sur cette Terre est éphémère. Nous savons que nous connaîtrons tous notre part de plaisir et de douleur ; que même après avoir poursuivi quelque but terrestre, qu’il s’agisse de richesse ou de pouvoir ou de gloire, ou tout simplement de confort, nous allons, d’une manière ou d’une autre, ne pas être à la hauteur de ce que nous avions espéré. Nous savons que malgré nos bonnes intentions, nous allons tous chuter par moments, d’une manière ou d’une autre. Nous ferons des erreurs, nous connaîtrons des difficultés. Et même quand nous essayons de faire ce qui est juste, nous savons qu’une grande partie de notre temps sera consacrée à avancer à tâtons dans l’obscurité, si souvent incapables de discerner les plans célestes de Dieu.
Il n’y a qu’une chose dont nous pouvons être sûr, c’est l’amour que nous avons - pour nos enfants, pour nos familles, les uns pour les autres. La chaleur de l’étreinte d’un petit enfant - c’est vrai. Les souvenirs que nous avons d’eux, la joie qu’ils apportent, l’émerveillement que nous voyons à travers leurs yeux, cet amour féroce et sans limites que nous ressentons pour eux, un amour qui nous fait sortir de nous-mêmes, et nous lie à quelque chose de plus grand - nous savons que c’est ce qui compte. Nous savons que nous sommes toujours en train de faire ce qui est juste quand nous prenons soin d’eux, quand nous sommes de bons exemples, quand nous leur montrons des actes de bonté. Nous ne nous trompons pas lorsque nous faisons ça.
C’est ce dont nous pouvons être sûrs. Et c’est ce que vous, les gens de Newtown, nous avez rappelé. C’est comme ça que vous nous avez inspirés. Vous nous rappelez ce qui compte. Et c’est ce qui doit nous faire avancer dans tout ce que nous faisons, aussi longtemps que Dieu juge bon de nous garder sur cette Terre.
« Laissez venir à moi les petits enfants », a dit Jésus, « et ne les en empêchez pas - car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent ».
Charlotte. Daniel. Olivia. Josephine. Ana. Dylan. Madeleine. Catherine. Chase. Jesse. James. Grace. Emilie. Jack. Noah. Caroline. Jessica. Benjamin. Avielle. Allison.
Dieu les a tous rappelés à Lui. Pour ceux d’entre nous qui restons, trouvons la force de continuer et de rendre notre pays digne de leur mémoire.
Que Dieu bénisse et garde ceux que nous avons perdus dans Son lieu céleste. Qu’Il accorde son Saint Réconfort à ceux que nous avons encore parmi nous. Et qu’Il bénisse et protège cette communauté, et les États-Unis d’Amérique."