mercredi 26 septembre 2012

"PRIONS EN ÉGLISE ET HANS KÜNG" « CONGO-RDC ET LE RACISME DE LA FRANCE » CYNISME AMÉRICAIN DES USA

"PRIONS EN ÉGLISE ET HANS KÜNG"
« CONGO-RDC ET LE RACISME DE LA FRANCE »
CYNISME AMÉRICAIN DES USA
(Envisager le monde sans le Congo, Nwe York Time)
 
 
Djamba Yohé et Feu Monseigneur Denis de la Basilique Notre-Dame d'Ottawa
et le globe terrestre tel qu'envisagé par le New York Times avec le projet
d'y soustraire la République Démocratique du Congo
(Suivre ce lien pour lire New York Times)
 
PRÉAMBULE
 
    Messeigneurs, je profite de votre assemblée annuelle pour vous envoyer cette réflexion que j'ai faite en me servant du Théologien "Hans Küng" pour vous faire part de ma préoccupation sur la manipulations des Écritures Saintes telles qu'elles sont produites par "Prions en Église". Je n'improvise pas mon objection contre "Prions en Église", je m'exprime avec l'assurance de quelqu'un qui a longtemps lu ce livret de propagation de la foi pendant plusieurs années pour être en concordance avec les célébrations eucharistiques et liturgies dominicales. Mais à ma grande surprise, j'ai fini par constater que les textes des Évangiles n'étaient pas orthodoxes comme cela devait l'être à la manière des lectures que je fais dans les "Missels", voire la "Liturgies des heures". Au fil des lectures, je me disais que je suis très exigeant avec les Éditions de Prions en Église, car au bout d'un moment, ce qui me fait sursauter va retrouver son orthodoxie normale. Hélas, cet espoir fut vain, chaque nouvelle édition du mois s'écartait plus souvent des textes que nous avions mille et une fois écoutés.  Au bout d'une série de lectures qui détectent malgré moi la liberté de manipulation, j'ai commencé à écrire à "Prions en Église". Malheureusement, je ne recevais pas de réponse, puis j'ai entrepris d'écrire à la hiérarchie catholique du Canada.  Encore une fois, rien ne m'appris que l'effort de correspondance que je faisais rencontrait un intérêt.
 
    Aujourd'hui, je n'arrive plus à supporter cette liberté des théologiens qui affadit l'"Évangile" et qui présente dans certains paragraphes de la "Bonne Nouvelle", un Jésus civil, libéral et sans suffisamment de spiritualité et de puissance divine.  Jésus perd l'assurance de certifier à ses disciples que dans la "Maison de son Père il y a beaucoup de demeure", mais qui dit que dans celle-ci : "Beaucoup peuvent y trouver leur demeure".  C'est vraiment étrange de voir transformer les textes de la tradition chrétienne et de la catéchèse à la suite de quelques envolées égoïstes de traduction.  On peut bien être membre de ce Cénacle de l'Institut canadien de propagation de la foi, je veux dire de l'instance de la "Conférence des Évêques du Canada" spécialisée dans la production des textes religieux et liturgiques, mais le fait de siéger comme cadres sur cette plate-forme ne signifie pas que l'on a l'autorisation de fabriquer le langage de l'Église avec la science de ses propres découvertes et de ses complaisance personnelles.  Il y a danger de détournement du peuple en prière et en action de grâce pour son Dieu.
 
    En dépassant cette revue des remarques que je soulève et propose à votre appréciation, Messeigneurs, car la "Conférence des Évêques du Canada" que vous dirigez demeure l'esprit, l'œil et l'oreille de l'Église catholique en terre canadienne, j'en viens à un autre volet du problème celui de parler de la République Démocratique du Congo, de la République française et les États-Unis d'Amérique.  L'occasion vaut son pesant, plusieurs nations se réunissent à New York à l'occasion du 67 ième session de l'Assemblée Générale de l'ONU pour y dire leurs communications sur l'État du monde.  Le Congo est pour l'Occident un non-État et son peuple n'est pas de ceux dont on parle dans le monde dans l'actualité et ce malgré l'extermination de plus six millions de mort par le Président rwandais Paul Kagamé.
 
    Pas plus tard qu'aujourd'hui, le journal américain, "The New York Times" propose dans une réflexion de la géographie humaine la disparition pure et simple de la République Démocratique du Congo de la surface de la terre.  Ce sujet peut paraître anodin, mais quand on s'y fixe et on analyse rapidement la raison de cet essai de réflexion, on se rend vite compte que les Congolais de la RDC vivent leurs dernier compte à rebours dans l'existence.  Il y a une volonté délibérée de voir disparaître le Congo et les Congolais, c'est pourquoi depuis près de vingt ans on tue "les Congolais" chez-eux, Washington, Paris, Bruxelles, l'Union Européenne ne bronche pas.  Ainsi, si la politique internationale ne bouge pas sur le sort des Congolais dont seul "Human Right Watch" s'intéresse, la sagesse la plus immédiate est celle de porter ce complot à la connaissance des Autorités Ecclésiastiques, ils ont la mission de veiller sur la vie de la créature contre les forces du mal. 
 
    Au cours de la messe d'ouverture de votre Assemblée annuelle, Monseigneur Christian de Montréal a dit dans son homélie cette phrase que j'ai retenu : "La valeur d'une civilisation se mesure par la place que celle-ci accorde aux pauvres et aux tous petits".  La RDC est aujourd'hui dans ce échiquier puisqu'un interdit de publication des nouvelles du Congo est un fait vrai et vérifiable.  On aime pas les Congolais dans les grandes puissances occidentales, on veut déposséder ce peuple de son pays, c'est cela que l'on veut réaliser.  On ne peut pas s'étonner que l'on propose un monde entier sans Congo.  En réalité, qu'est ce qui disparaîtra ?  Ce n'est pas la terre congolaise, mais ses habitants.  Voilà le projet des multinationales et de certains ténors des grandes puissances mondiales.  C'est cette raison-là qui fait que le "Rwanda de Paul Kagamé" extermine les Congolais, mais cet assassin de Président de millions de gens n'est pas poursuivis, celui-ci remplit le contrat pour lequel il est placé à la Présidence du Rwanda.  Le M-23 tue plus que le Président Bachar El Assad, à l'ONU, c'est le silence total, les Congolais sont des sous-hommes.
 
    Je reviendrai plus tard sur ce sujet.  Pour l'instant, j'aborde sans faux-fuyant les critiques que j'adresse aux rédacteurs de "Prions en Église".  Je suis convaincu que vous retiendrez ne fut-ce qu'un paragraphe de ces remarques que je vous fais parvenir.  L'homme au centre de ma problématique est "Hans Küng", c'est lui qui me sert d'illustration pour rendre compte de l'état d'esprit des théologiens qui manipulent la "Parole de Dieu" au sens de leur propres complaisance.  En fixant Hans Küng comme centre d'intérêt à travers sa littérature théologique qui est aussi révolte, je m'exprime sans détours sur le thème de ma communication à votre respectable Assemblée des Évêques.
 
I.    LES DISCUSSIONS DE LA HAUTE COUR DE L'ÉGLISE
 
MESSEIGNEURS,
 
Grands penseurs de la Divinité et théologie
L'orthodoxie et l'exercice d'accommodement
    La théologie aujourd’hui, chez les catholiques en particulier, n’est plus une science soumise aux rigueurs d’un enseignement qui fait absolument corps avec la doctrine de l’Église.  Je n’ai pas envie de dire que les théologiens doivent se taire pour ne suivre que ce que dit le « Magistère » sans faire objection.  Je soulève ici une situation qui suscite des conflits et des polémiques sur la façon de parler un même langage sans être nécessairement d’accord avec les voix de la direction institutionnelle.  Le problème n’est pas nouveau, mais autrefois, "les discussions de la Haute Cour de l’Église" ne descendaient pas sur la place publique pour devenir un  débat de trottoir.  Les anciennes traditions contraignaient l’édition par les règles de « Nihil obstat » relevant de l’aval d’un imprimatur sous statut de la province ecclésiastique ou du Vatican. 
 
    Ce n’est pas de ce sujet-là que je voudrais évoquer dans ce texte pour évoluer avec mon point de vue.  Je rappelle ces réalités pour faciliter la compréhension de ma réflexion par rapport à ce qui engendre les désaccords qui vont jusqu’à des ruptures entre les Éminences institutionnelles de l’Église et l'Église, elle-même, dans son Enseignement fondamental.  Il est important de nommer certains paliers de la Fonction cléricale d’où dérivent la discorde.  Car, c’est en comprenant ce qui a changé dans les traditions de l’édition, par exemple, que l’on peut se faire une idée sur les divergences qui ont cours dans l’espace intérieur des dirigeants de l’Église catholique d’à travers le monde, surtout de et avec Rome.  Il y a plus, il faut associer à cette considération les "Chaires d’universités" tenues par des grands savants de la Parole de Dieu.
 
    Les textes de la Bible changent à cause des divergences qui viennent d’une part des ceux que l’on appelle, "les Conservateurs" et d’autre part, et plus souvent, des professeurs de notoriété que sont les "Docteurs en théologie".  Le cas de « Hans Küng » est par soi-même cette réalité qui n’a pas besoin d’être disserté pour se révéler dans toute sa puissance des débats savants des sciences religieuses.  Les professeurs des facultés de théologie sont aussi en quelque sorte des "Pontifes" et des "Présidents d’Assemblée Législatives".  Ici, je fais allusion à l’auditoire universitaire qui est tout un « Parlement » avec ses Députés étudiants et ses Sénateurs enseignants.  Il est plus difficile par ce temps qui passe de former les religieuses et religieux avec une attente singulière de la vocation pris au mot. 
 
    En d'autres mots, le théologien qui sort du prêtre, dans ces conditions-là, est plus souvent un contestataire qu’un Ministre que l’on attend et entend à la paroisse.  Le visage de la "Parole de Dieu" est défigurée.  Ce contexte-là enlève à la propagation de la foi sa mission.  Et de ce que nous savons de l'enseignement théologique qui respecte les pistes de sa destination pastorale, il advient une inconnue avec lequel on va transiger si autour de la règle normale, un Prêtre tout-Puissant bouge les établis devant ses ouailles dépourvus.  Que devient la plate-forme traditionnelle d'expression en Église ?  La question est difficile pour une réponse toute faite, la meilleure alternative pour ceux qui n'ont pas les assises dans la rationalité, c'est ce texte de catéchisme qui propose les balises :
  1. "Dès l'origine, l'Église apostolique a exprimé et transmis sa propre foi en des formules brèves et normatives pour tous. Mais très tôt déjà, l'Église a aussi voulu recueillir l'essentiel de sa foi en des résumés organiques et articulés, destinés surtout aux candidats au baptême :
    Cette synthèse de la foi n'a pas été faite selon les opinions humaines ; mais de toute l'Écriture a été recueilli ce qu'il y a de plus important, pour donner au complet l'unique enseignement de la foi. Et comme la semence de sénevé contient dans une toute petite graine un grand nombre de branches, de même ce résumé de la foi renferme-t-il en quelques paroles toute la connaissance de la vraie piété contenue dans l'Ancien et le Nouveau Testament.
  2. On appelle ces synthèses de la foi « professions de foi » puisqu'elles résument la foi que professent les chrétiens. On appelle « Credo » en raison de ce qui en est normalement la première parole : « Je crois. »  On appelle également « Symbole de la Foi ». (...) La première « profession de foi » se fait lors du Baptême. Le « symbole de la foi » est d'abord le symbole baptismal. Puisque le baptême est donné « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » (Mt. 28, 19), les vérités de foi professées lors du baptême sont articulées selon leur référence aux trois Personnes de la Sainte Trinité. Source : Catéchisme de l'Église catholique, CECC, pg 51, canons 186, 187, 189.
    Chez « Hans Küng », cette difficulté que l'on rencontre devant un prêtre contestataire n'est pas absente, elle est bien présente.  En somme, ce professeur ne se conforme pas à la méthodologie ni à la pédagogie de sa Faculté.  "Hans Küng est par lui-même Pape, Professeur, Synode, Consistoire, Jésus et Dieu".  Dès lors que cet éminent professeur se présente ainsi devant l’Église et les étudiants, il ne faut pas espérer que ce dernier formera la pensée des prêtres, des religieuses et des religieux dans le sens classique de la tradition.  Ceux qui seront lauréat de son enseignement auront tendance à tamiser et à filtrer toutes les décisions d’en haut.  Aussi, ces religieuses et religieux ne s’empêcheront pas non plus de changer de culture pastorale quand bon leur semble.  Entendons là, le remaniement de l’orthodoxie des textes.  La conformité à la doctrine de l’Église mise à leur portée dépendra de la délibération de leur science.
 
    En tout temps, il va s’imposer aux religieuses et religieux exposé à emprise, une exigence de presque tout moduler.  Le plus souvent, ce seront des remises en questions des façons de voir et d’interpréter les textes.  Or, même si cela est une attitude d’une bonne vision des problématiques, il va s’en trouver que faire ce jeu-là, n’est pas en tout temps la meilleure approche, car de ce souci de tout réadapter à sa perception, il s’établit un décalage entre les paroissiens, si c’est le cas, et leur curé.  Pourquoi ?  Parce que le prêtre est un savant et son auditoire n’a pas le niveau de son Pasteur.  L’erreur de "Hans Küng" comme professeur aura été celle d’une prééminence dont la science et la logique sont d’un degré plus élevé que la plupart de ses coreligionnaires et de son auditoire.  Hans Küng ouvre des nouvelles frontières dans l’interprétation des Écritures saintes et formule des approches qui heurtent les dogmes et la doctrine catholique dans sa stabilité et ses acquis doxologiques, voire culturels.
 
    Cette hauteur de l'entraînement de l'intelligence ne facilite pas la tâche de Hans Küng, car ses tentatives de passe droit  vers les nouvelles frontières de l’interprétation de la théologie annihilent l’éminence de sa place en Église et le renvoie à la périphérie de l’enseignement universitaire de l'Excellence sans nécessairement la substance de sa science religieuse.  Autrement dit, l’Église se trouve en face des exigences qui se démarquent de ses traditions sur presque tous les plans de sa Doctrine, de ses Lois fondamentales et de son Droit canon.  Avec Hans Küng, le Magistère a l’impression d’être mis en examen et prié de revoir ses us et coutumes institutionnels à chaque fois qu'il éternue sur telle ou telle station de la lettre et de la doctrine.
 
II.    HANS KÜNG ET LA VIE ÉTERNELLE
 
MESSEIGNEURS,
 
Ces Congolaises que l'Église donne au monde pastoral
    L’un des problèmes qui fait couler l’encre entre Hans Küng et l’Église est son livre « Vie éternelle ? ».  Dans cet ouvrage, la façon dont cet auteur aborde la question par ses choix thématiques choque l’Église et sa Direction.  Certes, on me dira que je ne peux pas l'affirmer à la tonalité universelle qui démontre ce désaveu.  Mais, il n'y pas de doute là-dessus quand on considère les rapports de communication tendus que ce dernier a eu avec la hiérarchie du Magistère et les difficultés qu'il a pour mobiliser un consensus du grand nombre de ses pairs dans ses prises de positions.  L’Évangile tel qu’expliqué par ce grand théologien est mutilé, les enseignements classiques sont renversés et, en filigrane, c’est la philosophie qui conduit la théologie dans ses questionnements.  "Hans Küng" impose la rationalité comme régie du processus de recherche du phénomène Dieu, appelons-le ainsi.  C’est par des exemples pris ici et là en différents chapitres du livre de Hans Küng "Vie Éternelle" que je tente de démontrer les approches de ce savant de la religion :
 
A/        Arguments pour ou contre la réincarnation
 
    Rétrospectivement : un ordre du monde véritablement moral présuppose nécessairement l’idée d’"une vie antérieure à la vie actuelle". Car, comment expliquer les inégalités de chances entre les hommes, la diversité troublante des situations morales et des destins individuels si l’on n’admet pas que les bonnes ou mauvaises actions d’une vie terrestre antérieure sont la cause du sort actuel de l’homme ? Autrement, il me faudrait tout mettre au compte du hasard aveugle ou d’un "dieu injuste" qui permettrait que le monde soit tel qu’il est maintenant.
 
    Réincarnation ou renaissance sont donc nécessaire pour donner à l’homme une explication de lui-même, de son origine et de son avenir, et pour justifier Dieu ! Le problème de la théodicée serait alors résolu. On pourrait alors expliquer pourquoi si souvent tout va mal pour le bon (à cause d’une faute antérieure) et tout va bien pour le méchant (à cause des bonnes actions antérieures !). Voilà donc une doctrine de la renaissance qui se fonde sur le "karma" (= action ou œuvre), sur les suites de bonnes actions comme de mauvaises actions, qui déterminent le destin de chaque homme dans la vie présente et dans les naissances futures.  Source : Hans Küng « Vie Éternelle ? », pg 90-91.
 
B/        Les plus anciens témoignages pascals (l’Espérance)
 
    La résurrection n’est-elle pas un "événement historique" ? Pour répondre clairement, je dirais : Non, ce n’est pas un événement historique, et pourtant c’est un événement réel. Qu’est-ce à dire ? Qu’il ne s’agit pas d’un événement historique veut dire ceci : la proposition « Ressuscité "le troisième jour" » est moins une donnée historique qu’une assertion théologique ; « Trois », si souvent nombre symbolique « par exemple le prophète Jonas trois jours dans le ventre du poisson », ne doit pas s’entendre d’une date du calendrier, mais d’un « nombre sacré » : c’est la date salvifique d’un jour salvifique, tout comme dans le texte d’Osée : « le troisième jour il nous relèvera » Osée 6,3. Dans la mesure où il s’agit d’une entrée dans la vie éternelle de Dieu, au-delà du temps et de l’espace, cette vie ne peut être constatée par les moyens et les méthodes de la recherche historique.
 
    La résurrection n’est pas un acte spatio-temporel. Elle n’est pas un miracle qui transgresserait les lois de la nature et qu’on pourrait repérer en ce monde-ci ; ce n’est pas non plus une intervention surnaturelle dans le temps et l’espace qu’on pourrait localiser et dater. Il n’y rien eu à photographier ni à enregistrer. Ce qu’on peut constater historiquement, c’est la mort de Jésus, puis la foi et le message pascal des disciples ; pour ce qui est de la mort de Jésus et de la foi de ses disciples – l’une et l’autre événement public – l’historien peut encore les aborder. Mais, la résurrection elle-même – qui n’est pas un événement public – ne peut être appréhendée, objectivée. Ce serait sûrement trop demandé à l’historiographie ; car, comme la chimie, la biologie, la psychologie, la sociologie ou la théologie, elle ne saisie jamais qu’un aspect de la complexité du réel.  Source : Hans Küng « Vie éternelle ? », pg 148-149.
 
C/        Accepter l’euthanasie active ?
 
    L’"euthanasie active" qui vise directement à abréger la vie, la « mort libératrice » (Gnadentot), est très contestée.  La guerre, il y avait consensus sur le refus de toute euthanasie active ; dans la plupart des États, l’homicide, mais quand il répond à un désir clairement exprimé du sujet, est criminel, aujourd’hui comme jadis. On ne peut oublier que, de nos jours, un nombre de plus en plus important d’individus et même des organisations entières (sociétés d’euthanasie) réclament la légalisation de la « mort libératrice » donnée de plein gré par un médecin consentant. (…)
 
    Et certains théologiens ajoutent que la vie humaine étant un don de Dieu à l’homme, une création de Dieu, l’homme n’a donc aucun droit d’en disposer à sa guise. Le raisonnement est fort compliqué et plein de difficultés réelles. Mais, pour ce qui est des arguments théologiques – et c’est à ce type d’arguments que va d’abord mon attention – sont-ils pleinement convaincants pour les malades qui souffrent et sont en danger de mort ou pour des personnes atteintes de sénilité ?
  • La vie humaine est un « don » de Dieu, certes. Mais, n’est-ce pas aussi selon la volonté de Dieu, une tâche pour l’homme ? ; 
  • La vie humaine est une « création » de Dieu, certes. Mais, selon l’ordre du Créateur, n’est-elle pas également responsabilité de l’homme ? ;
  • L’homme doit tenir jusqu’au « terme fixé ». Mais, quel terme est fixé ? ;
  • Une « restitution anticipée » de la vie serait, dit-on, un refus de l’homme au don de Dieu. Mais, qu’est-ce qui est anticipé par rapport à une vie physique ou / et psychique altérée ?
    N’élaborons pas ici une contre-argumentation fallacieuse. Nul tenant d’une euthanasie plus active n’est d’avis que, du fait d’une maladie incurable, de la sénilité ou d’un coma définitif, l’homme ne serait pas ou ne serait plus un être humain. Tout à l’inverse : c’est parce que l’homme est et reste un être humain qu’il a droit à une vie et à une mort conformes à la dignité humaine, droit qui lui est "éventuellement" normale contestée par le maintient abusif d’appareils ou de médicaments : alors, en effet, il ne lui reste plus d’autres possibilités qu’une existence végétative. Par la suite, il ne faut poser en absolu aucune des trois visées de l’euthanasie : prolongation de la vie, apaisement des souffrances et sauvegarde de la liberté, mais il faut les faire concorder.  Source : Hans Küng, dans « Vie éternelle ? », pg 232-233, « Éditions du Seuil, Paris, 1985.
 
    Dans la série d’extraits ci-dessus, il y a relativement des saillances qui montrent que « Hans Küng », peu importe son intelligence, ses talents remarquables et sa hauteur magnifique dans le savoir, la science, les connaissances et la culture, demeure un homme qui se plaint et qui n'est pas prêt à voir dans ce qu'il rencontre dans l'anthologie de l'Église des stabilités on ne peut point intemporelles.  Ses écrits ne sont pas rédigés comme des enseignements pour une continuité normale de la discipline de sa profession.  au fond, "Hans Küng est en colère", il transmet cette tension de sa nervosité en contaminant ses auditeurs à ses conférences, à ses cours, dans sa bibliographie avec la puissance d’une intelligence ordonnée et lucide.
 
    En effet, le théologien en lui n’est pas ce professeur qui tient sa Faculté pour une instance classique de transmission du savoir et du leg de la connaissance uniquement. Le "Professeur Hans Küng" fait de sa Chaire universitaire un "Parti pédagogique d’opposition" à ses Supérieurs et l'Establishment ecclésial institutionnel.  Ce dernier conteste également une gamme de traditions ecclésiastiques et cléricales reposant sur l’histoire de son Institution.  Entendons, l’Église catholique romaine dans sa Majesté institutionnelle et ses dérives dues au faux pas de ceux qui trébuchent chemin faisant vers la Citadelle spirituelle du Salut.
 
    Doublé de philosophe, le théologien qu’est "Hans Küng", est un prêtre qui est au front d’un combat d’ordre personnel, d’abord.  Le message de cet éminent penseur est primordialement un récit d’exorcisme d’une psychanalyse intrapersonnelle enfouie dans les strates de sa personnalité intime.  Hans Küng relate ses propres perturbations dans l’univers de la religion catholique, celle de la vie religieuse et enfin ses difficiles relations avec la haute hiérarchie de l’Église.  Au fond, quand Hans Küng s’adresse à la collectivité extérieure de son monde, celui-ci, en réalité, cherche des alliés pour faire front commun avec les ressources de ses offensives critiques dirigées vers l’Église et la communauté de ses Dirigeants.  Somme toute, Hans Küng n’est pas d’accord avec le Clergé majeur de l’Église, il oppose à celle-ci une distance froide qui se reflète dans sa prise de parole publique et écrite.  Dès lors, celui-ci ne fait pas dans la dentelle, il a pour coupable tout trouvé dans ses discours, Rome.  Et ce, en première instance.  Et de là, Hans Küng inaugure une dissertation théologique contestataire qui accable par ses charges l’Église et ses Dirigeants.
 
    L’étudiant et l’auditeur qui écoutent Hans Küng  ne sont pas préparés pour avoir l’Église en odeur de sainteté.  Cette posture d'adversité n'épargne pas non plus le Souverain Pontife, l’Assemblée des Évêques qui l'entourent et les Églises lointaines qui constituent les provinces diocésaines romaines d'à travers le monde.  À la lumière de tout ce qui vient d’être relevé comme point de référence critique à la sélection ci-haut, il ne se pose aucun doute qu’à la fin de la session ou de la conférence, l’étudiant et l’auditeur de "Hans Küng" n’auront pas une opinion favorable, voire stable, sur la doctrine de l’Église.  On remarquera sans se dédire que les idées de la plupart, s’ils sont acquis aux arguments du théologiens Hans Kung, iront jusqu’à l’extrême exigence de demander des révisions de la Doctrine de l’Église tout autant que la table des matières des cours offerts à l’Université.  Hans Küng exploite les incidences qui fâchent et les traduit comme le véritable reflet de la cécité de l’Institution ecclésiale et de son personnel magistériel.  Le décor de la contestation est planté et la solution finale sera un bras de fer avec l’Establishment.  Si cela ne se passe pas ainsi, c’est le divorce.
 
    On se trouve en face d’un "dilemme auquel le Christ à fait face devant les Pharisiens", Il a dit à ces derniers que leur pédagogie compliquait tellement l’enseignement de la "Parole de Dieu" au point que celui qu’ils avaient converti était, de facto, un membre perdu à l’idéal de la profession de foi reçu d'eux.  Car la complexité des phénomènes qui ont précédés sa formation et sa conversion ont prévalu plus que le contenu de l’enseignement tel qu’il repose dans la tradition juive.
 
    « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux; vous n'y entrez point vous-mêmes, et n'y laissez point entrer ceux qui veulent y entrer. (…) Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, car vous courez la mer et la terre pour faire un prosélyte; et quand il l'est devenu, vous le rendez enfant de la géhenne deux fois plus que vous. » Source : Math 23, 13 (…) – 15.
 
    Cette observation est applicable à Hans Küng.  Peu importe sa notoriété et sa grande intelligence, il agit naturellement comme les Pharisiens que le Christ dépeint dans cet Évangile de Saint Matthieu.  Car, en effet, à quoi cela sert d’être un éminent enseignant quand la fin de la session conduit indubitablement la plupart des disciples à s’opposer de front contre la quête de leur vocation dans la vie sacerdotale.  À quoi cela aura servi les auditeurs d’écouter une Parole de Dieu qui devait les transformer et qui les rendent coi et sans perfection.  Cette réalité est celle qui s’ébauche dans l’âme des lecteurs de « Prions en Église ».  L’Évangile que les théologiens de cette publication mettent à la portée des chrétiens est différent de celle de « l’École de Septante ».  Ici, ce n’est pas l’effort de vulgariser l’enseignement de l’Évangile et de la Bible qui est remise en question, c’est la manipulation des textes dont voici un exemple de passage pour revenir au sujet courant :
 
 
    La lecture comparée de ces deux versions de l’Évangile de Saint Matthieu, l’une de Prions en Église et l’autre de la Bible de Jérusalem montre des grandes différences quant à la mise en texte et en contexte de la même histoire. Il apparaît clairement que la version de "Prions en Église" a une tendance cérébrale et moins soucieux du maintien de l’orthodoxie théologique de l’enseignement religieux. L’approche de Prions en Église a des relents on ne peut plus libéraux. C’est cela que je reproche à ce livret qui rend d’énormes services aux chrétiens malgré ce que l’on fait dire à la Parole de Dieu.
Version "Prions en Église"
Version "Bible de Jérusalem"
    "Quand Jésus, Pierre, Jacques et Jean rejoignirent la foule, après que Jésus eut été transfiguré sur la montagne, un homme s’approcha, il lui dit : "Seigneur, prends pitié de mon fils. Il a des crises d’épilepsie, il est bien malade. Souvent il tombe dans le feu et souvent aussi dans l’eau. Je l’ai amené à tes disciples, mais ils n’ont pas pu le guérir." Jésus leur dit : "Génération incroyante et dévoyée, combien de temps devrais-je rester avec vous ? Combien de temps devrais-je vous supporter ? Amenez-le moi ici." Jésus interpella vivement, le démon sortit de lui et à l’heure même l’enfant fut guéri. Alors, les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent en particulier : "Pour quelle raison est-ce que nous, nous n’avons pas pu l’expulser ?" Jésus leur répond : "C’est parce que vous avez trop peu de foi. Amen, je vous le dis : "Si vous avez de la foi gros comme une graine de moutarde, vous direz à cette montagne : "Transporte-toi d’ici jusque là-bas", et elle se transportera ; rien ne vous sera impossible". Matth 17, 14-20.
    Comme ils rejoignaient la foule, un homme s'approcha de lui et, s'agenouillant, lui dit : " Seigneur, aie pitié de mon fils, qui est lunatique et va très mal : souvent il tombe dans le feu, et souvent dans l'eau. Je l'ai présenté à tes disciples, et ils n'ont pas pu le guérir. " - " Engeance incrédule et pervertie, répondit Jésus, jusques à quand serai-je avec vous ? Jusques à quand ai-je à vous supporter ? Apportez-le-moi ici. " Et Jésus le menaça, et le démon sortit de l'enfant qui, de ce moment, fut guéri. Alors les disciples, s'approchant de Jésus, dans le privé, lui demandèrent : " Pourquoi nous autres, n'avons-nous pu l'expulser ? " - " Parce que vous avez peu de foi, leur dit-il. Car, je vous le dis en vérité, si vous avez de la foi comme un grain de sénevé, vous direz à cette montagne : Déplace-toi d'ici à là, et elle se déplacera, et rien ne vous sera impossible. " Matth, 17,14-20.
(Cette version est proche de Louis Segong, c’est-à-dire de même longueur à peu près, de celle The Catholic Press, Inc.
    En voulant éclaire cet Évangile avec une précision toute théologique, le texte de "Prions en Église" devient plus long que celui de la Bible. Par ailleurs, en croyant bien spécifier la pathologie de l’enfant de l’homme qui demande au Christ de guérir son enfant, "Prisons en Église" déplace le vocabulaire lunatique en épilepsie. Or, lorsqu’on essaie de mettre en compréhension l’analogie de lunatique et épilepsie pour trouver la correspondance de leur signifiant et leur signifié, les deux mots ne se rapprochent pas.
Lunatique : se dit d’une personne d’humeur changeante ayant comme synonyme fantasque d’après le dictionnaire Larousse.
Épilepsie : maladie caractérisée par des crises convulsives généralisées ou localisées avec ou sans perte de connaissance, résultant de la brusque décharge d’un centre nerveux cérébral.
 
 
 
    Autrement dit, les versions bibliques et évangéliques de « Prions en Église » changent complètement l’énoncé des discours rapportés.  Plus d’un chrétien intéressés à ce problème témoignent d’une perturbation dans les nuances et le sens profond de la Parole de Dieu.  À chaque publication de Prions en Église, le lecteur fait toujours face au même dilemme de la manipulation des textes.  Dison clairement les choses.  dans les anciennes Bibles et celle officielle de l'Église, la "Bible de Jérusalem", le texte qui vient d'être passé en revue de lecture ne dit pas que "Jésus" a sauvé un épileptique, mais un homme possédé par les mauvais esprits.  En quoi "Prions en Église" déroge au texte d'origine ?  C'est par le remaniement du terme "mauvais esprit".
 
    En effet, l'entendement de mauvais esprit donne à la représentation mentale une dimension existentielle du mal porté par le "Démon" et ses suppôts".  La locution "Mauvais esprit" a un statut de vie et de présence qui fait figure d'une personne surnaturelle.  Cela étant, il n'est pas approprié au sens de l'entendement philosophique et théologique de soustraire un être plausible vérifiable par l'Exorcisme, même abstrait, de sa posture séant pour le remplacer par une notion qui n'a pas de personnalité et qui est seulement maladie.
 
    En quoi, l'"épilepsie" équivaut-il à un "mauvais esprit" d'un être surnaturel, le Diable et ses diablotins ?  Car, nous le savons, le mauvais esprit a un statut d'individu dans la représentation mentale, dans l'exorcisme.  Le mauvais esprit est le Démon incarné que l'on chasse dans le corps d'une personne humaine.  Que vaut la puissance de la Parole du Christ qui chasse le Démon lorsque cet esprit mauvais, dans la notion de "Prions en Église", cesse d'être une personne surnaturelle pour devenir une pathologie médicale ou thaumaturgique ?  Pour aller encore plus loin avec cette interrogation, n'avons-nous pas là le déni de l'Évangile dans sa rédaction orthodoxe ?  Et faire cet amendement de retrait du vocabulaire d'origine ne constitue-t-il pas un affaiblissement de "Jésus-Christ" devenu tout simplement un médecin ou un guérisseur, c'est-à-dire celui qui opère des miracles grâce à des dons infuses plutôt que par la puissance du Dieu avec qui il est "Un" ?  Cette évidence vraie est plusieurs fois redite par le Christ :
  1. Moi et le Père nous sommes qu'un ;
  2. Qui a vu le Fils a vu le Père ;
  3. Nul ne vient au Père que par moi, etc ...
    Les interrogations ne s'arrêtent pas là, elle sont pléthores.  Écoutons-en d'autres.  Pourquoi enfin, dans le même Évangile de "Prions en Église", les Théologiens qui ont manipulé l'ordonnance du Christ en troquant le mauvais esprit par l'épilepsie reparlent à la fin de ce même texte de Jésus qui a le pouvoir sur les démons.  Ce sont des questions de cet ordre auxquels la "Conférence des Évêques du Canada" doit se pencher pour éviter d'entendre un jour dans son assemblée des voix qui se lèvent comme la mienne pour récriminer sur les traductions mal faites des Évangiles et dont les conséquences pourront avoir plus d'impact que ma petite critique là-dessus.
 
III.    INTERPRÉTONS HANS KÜNG SUR LES EXTRAITS CI-DESSUS
 
MESSEIGNEURS
 
Saint Jean-De-La-Croix, Espagne
    Plusieurs religieux, et moins les religieuses, qui ont la charge de professeur dans "les Universités" et "les Séminaires" se sont démarqué de la théologie traditionnelle.  Ces élites de la « Parole de Dieu » ont résolu de changer la langue biblique et évangélique pour l’amender à leur façon de comprendre.  Pourtant, plusieurs tentatives d’écrire une « Bible totale » à la complaisance intellectuelle se sont avérés sans suite, c’est-à-dire une « Bible des Bibles » comme référence monopolaire entre catholiques, protestants et chrétiens d’autres confessions.  Malgré cela, une frange des nouveaux théologiens, je parle des nôtres les catholiques, a pris, singulièrement ou collectivement, la solution de tout remettre en question par la réfutation de ce qui fait École.
 
    En effet, toute la doctrine catholique dans sa grammaire pastorale et catéchétique est mise à mal.  Ce sont les assises de la foi qui sont heurtées sur leur reposoir.  Et ce faisant, c’est une controverse qui émerge des notions fondamentales de la propagation de la foi dispensé par le Livre saint qu'accompagne le catéchisme.  L’Église est mis en face d’un questionnement qui met à l’épreuve la solidité de son enseignement et l’efficacité de la communauté religieuse qui lui reste fidèle.  En l'Église, il surgit ici et là des interrogations d'origine étrangère  qui enlèvent à la personnalité du Christianisme l'autorité de sa mission.  On s’interroge par les religieux et les laïcs, on ne peut point conservateurs, disons-le ainsi, de la pertinence des questions qui sont posées à la Congrégation de la doctrine de la foi.
 
    Pour s'en souvenir avec virulence, on a qu'à rembobiner les vidéos des conversations qui ont fait manchette à Rome dans les paroisses sur le profil du Pape advenant avant le "Habemus Papam".  Plusieurs théologiens et autres fronts du libéralisme ecclésial ont redouté l'élection du "Pape Benoît XVI".  C'est tout à fait leur droit, mais c'est dans cette mouvance de d'interjection que les Écritures saintes se trouvent confrontés.  C'est l'Évangile à la carte qui fait tente de se légitimer.  Et de là, on veut obliger les assises de la doctrine de l'Église à se recycler de rôle afin les piliers de ces pavillons de profession de foi cesse d'être des proclamations dogmatiques, mais plutôt des déclarations d'intention variant d'une personne à une autre, à savoir :
  • L’acte de foi ;
  • L’acte d’espérance ;
  • L’acte de charité ;
  • L’acte de contrition.
    Les théologiens qui mettent en examen ces fondements qui ne sont nullement régis par la raison sont certains qu’ils coincent « la Congrégation de la doctrine de la foi », mais également la foi traditionnelle de la Pastorale de tous les jours.  Plusieurs prêtres, religieux et religieuses ne sont pas des savants.  Mis en face de la puissance de la pensée et de l’argumentation de leurs coreligionnaires Docteurs, Chanoines, Honoris Causa, lesquels sont doublés de plusieurs titres universitaires des hauts-lieux du savoir, ceux-ci deviennent fragiles.  Et plus souvent, ils adhèrent à ce qu'on leur propose.
 
    Redisons d'une autre manière ce qui vient d'être exprimés ci-haut.  Ces prêtres, religieuses et religieux confrontés à ces objections voient leurs convictions éclater, ils n’ont pas été préparés à contredire des discours qui se servent des vérités soutenues par la raison pour démolir ces mêmes vérités fondées sur la confiance en Dieu, par la Doctrine de l’Église et par les énoncés dogmatiques qui justifient les vérités de la foi.  Une difficulté de cet ordre, c’est-à-dire celle qui confronte les interprétations savantes d’exposés théologiques, a été vécue au "Concile de Nicée", en 325, dans les travaux de  la rédaction du « Credo de Nicée ». 
 
    La verbalisation du Credo de Nicée fut difficile à faire valoir sous la forme d’un texte qui divulgue discursivement et sans difficulté la "nature humaine" et la nature "divine du Christ".  Il était question de comment présenter Jésus comme homme et comme Dieu sans usage compliqué de langage savant.  Autrement dit, quels seraient les mots par lesquels passerait l’identification du Christ dans le discours de la prière.  En fait, il s’agissait d’envisager la consonance et la tonalité de l’entendement des termes à fixer pour la postérité dans le « Symbole des Apôtres de Nicée ».   La question fut de rendre possible les évidences de l’intégrité humano-divine du Christ sans devoir abuser du vocabulaire sur la portée de l’incidence des mots.  Ce passage relatif à cette difficulté se trouve dans ce paragraphe :
 
    « Nous croyons en un seul Dieu, Père tout-puissant, Créateur de toutes choses visibles et invisibles ; et en un seul Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, engendré du Père, c'est-à-dire, de la substance du Père. Dieu de Dieu, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu ; engendré et non fait (non pas crée), consubstantiel (de même mature que le Père) ; par qui toutes choses ont été faites au ciel et en la terre. Qui, pour nous autres hommes et pour notre salut, est descendu des cieux, s'est incarné et s'est fait homme ; a souffert, est ressuscité le troisième jour, est monté aux cieux, et viendra juger les vivants et les morts. Nous croyons aussi au Saint-Esprit. »  Source : Credo de Nicée.
 
    Disons tout de suite, que par rapport à ses écrits comme théologien, Hans Küng ne croit pas à ce texte de credo.  Nous verrons cela plus loin quand il s’agira de commenter la réincarnation, la résurrection et l’euthanasie selon la conception et le regard de Hans Küng.  Cela dit, revenons au sujet relatif à la difficulté des raisonnements théologiques pour parvenir à des consensus d’émission des textes conformes à la Doctrine de l’Église.
 
    Plutôt, avant le Concile de Nicée, autour de 319, c’était dans les débats contre les Ariens qui exposaient différemment la notion de la Trinité en diminuant la divinité du Christ par rapport à celle du Père.  Partant, certains religieux aujourd’hui, sans chercher à analyser ce qui leur est projeté par cette sorte de théologiens réfractaires, à cause de peu d’instruction caractérisant leur connaissance en théologie et dans la philosophie, ceux-ci entrent tout simplement en dissidence avec la tradition et s’opposent aux canons scripturaires par la « Parole de Dieu » tels qu’enseignés.  Dès lors, naît, en certains lieux en Église, un mouvement religieux, laïc aussi, de dissociation avec la profession de foi institutionnelle.  Le credo proclamé tel qu’on l’a appris à la catéchèse et les rites d’accueil à l’Église perd la puissance de sa proclamation.  Imaginons ce genre de ravage sur un moine.  Hum ! … Il en sortira un autre Luther.
 
    Nous devons reconnaître-là, à la lumière de ce qui vient d’être mis en contexte d’explication dans les paragraphes ci-dessus, que ce n’est pas à cause d’un doute méthodique ou d’une remise en question de sa vocation sur les incertitudes envahissant ses vœux religieux que le prêtre ou la sœur moins savant abjure les assises de sa foi.  L’origine de cette révolte émerge de l’objection théologique des savants de la « Parole de Dieu », elle émane de ceux qui se sont fait une autre opinion de la vie de Dieu et de la vie de l’esprit.  Autrement dit, l'itinéraire de la foi de ces personnalités a emprunté d’autres pistes pour des raisons propres à chacun d'eux.  Chez la plupart d’éminents théologiens, ces parcours de recherches proviennent d’une intentionnalité de hausser le degré de science en divinité et en théologie.  Pour d’autres, d'entre ces mêmes savants, arrivant au même résultat, la cause explicative de ce phénomène est dans la course à la notoriété, la chasse des prix d’excellence et du prestige dans l’arène universitaire et ecclésiastique.  Plus souvent, ce sont les ambitions isolées indépendantes des orientations suggérées par l’Église qui suscitent la quête de gloire.
 
    En fait, ce sont ces genres d’auteurs évoqués ci-haut qui ont déménagé et déménagent encore la conviction de leurs confrères et consœurs en religion devenus adhérents à leurs idées.  En effet, les questions auxquelles les convertis à ces guides ont fait face surpassent, par la nature des problématiques en face d’eux, la victoire qu’ils ont gagnée sur leurs doutes personnels avant de se décider à devenir religieux.  Au fond, c’est la phénoménologie des hypothèses nouvellement formulées par des personnalités comme "Hans Küng" qui a pris de court ce qui avait été définitivement réglé au travers du conflit d’obédience avec soi-même.
 
IV.    DE LA RÉINCARNATION
 
MESSEIGNEURS,
 
Mgr Cardinal Monsengwo archevêque de Kinshasa
    La lecture de l’extrait sur la réincarnation, même si elle n’est pas complète, expose clairement la conviction de « Hans Küng » en ce qui concerne la source première de la vie.  Celle-ci n’est pas envisagée comme une existence émanant de Dieu, mais comme un « soi » qui a été engendré par une genèse mystique indépendante d'un pouvoir créateur qui serait une Entité Divine Toute-puissante.  Le silence que le théologien Küng observe sur la création est étonnant par sa froideur quand bien même, il en parle ailleurs dans d’autres ouvrages écrit de sa plume.  La question de la source première de la vie, dans le contexte courant de ce chapitre, n’intéresse pas ce dernier.  Néanmoins, Hans Küng s’oblige, par la force des choses, à réfléchir sur la vie à travers le cyclisme de mort et de renaissance.  Le cyclisme dans ce cas-ci n’est pas une activité à vélo, mais une cinématique spirituelle curviligne de cycles d'incarnation dans un jeu de vie de mort comparée à un pneu d’une bicyclette qui revient toujours au même point de départ, par rapport au cerceau qui le porte, donc le corps.
 
    Pour Hans Küng, la réincarnation peut bien expliquer, sans doute plus que toute autre théorie, la causalité de réussite et des échecs des individus dans leur existence.  Les "bons d’aujourd’hui" qui échouent dans leur existence peuvent avoir été des mauvais dans la vie antérieure.  Les "mauvais d’aujourd’hui" ont sans doute été des bons dans leur existence antérieure.  Pourtant, cette vision même théorique du point de vue de son hypothèse est une perception qui ne s’accommode pas avec le Bouddhisme et les religions orientales, telles que l’Hindouisme, le Monachisme Zen, le Bouddhisme Tibétain, le Shintoïsme.  Pourquoi ?  Parce que Hans Küng présente la réincarnation comme un capital fiduciaire sous la gouverne d’un notaire qui veille à la sécurité du placement des finances.
 
    Le cycle d’incarnation, vu dans leurs sens religieux et culturel, ne sont pas des investissements pour garantir aux méchants une immunité existentielle contre l’échec à l’occasion d’une mauvaise naissance.  La réincarnation n’a de sens que dans l’ordre d’une assurance conduisant le vivant vers la perfection et l’illumination.  Réfléchir en-deçà de ce dogme, c’est s’écarter du principe cyclique de renaissance de ceux qui se réincarnent.  Chez d’autres peuples qui ne sont pas d’origine hindou-asiatique, comme les Africains, les Polynésiens, les minorités noires des îles du Pacifique et qui croient en l’incarnation, il va falloir changer d’avis à toute réincarnation qui a une vocation d’investissement.  En effet, celle-ci, l'incarnation, est tout simplement un cycle perpétuel non régi par la volonté d’un Tout Autre ou carrément analogue au cycle du Bouddhisme, mais sous l’autorité d’un dieu culturel local ou commun à une communauté tribalo-ethnique.
 
    Il est donc clair que "Hans Küng opère dans l’hérésie" quand bien même il se placerait sur un terrain multiconfessionnel des religions étrangères, voire païennes.  Car, rien ne lui permet de poser des hypothèses à qui mieux, mieux pour s’autoriser des raccourcis d’obédience rationnelle dans les systèmes religieux et spirituels qui ont leurs principes fondamentaux et leur "théologie spécifique particulière".  La démarche par laquelle opère Hans Küng aboutit à un cul de sac.  Hélas, ce n’est pas cela qui va arrêter notre auteur, celui-ci a un but précis dans le processus de ses recherches et de son argumentation.  Hans Küng veut arriver à un point qui démontre l’aridité de la doctrine chrétienne en ce qu’elle enseigne sur « la vie éternelle ».  Le fait de poser une question d’obédience judéo-chrétienne avec une interrogation d’orientation bouddhiste sans commune histoire avec la religion chrétienne est par soi-même un impondérable d’une intentionnalité  contraire.  "Hans Küng" veut aboutir à l’objet qu’il se fixe pour contredire le christianisme et le système qui le constitue.
 
    En effet, il est clair que Hans Küng ne veut pas d’une réponse chrétienne, encore moins, celle de la Congrégation de la Propagation de la Foi.  En un mot sur ce sujet, Hans Küng est en conflit avec l’Église catholique, conflit qui ne se limite pas qu’à cette Institution mais qui se prolonge contre l’épaisseur du judéo-christianisme avec comme point de chute, le christianisme lui-même. Ce que veut « Hans Küng », c’est la refondation de la foi chrétienne sur d’autres bases pastorales.  Au demeurant, la démarche de ce théologien correspond à l’inauguration d’une religion universelle qui se concilie les universaux de toutes les religions sous un même toit un peu comme le formule la "Foi Bahaï".  Il ne s’agit pas d’un œcuménisme au sens du rapprochement des Églises, ni du dialogue interreligieux.  L’image que se fait Hans Küng de la religion est à peu près pareille à celle de Robespierre qui voulait pendant la Révolution française créer une religion nationale, en France.
 
    On conviendra qu’envisager les choses de cette façon-là est tout simplement une tentative  de donner jour à un "macro-syncrétisme" qui refait la façon d’envisager Dieu en divorçant de "Jésus-Christ" et de toutes les façons de prier communiquées par l’Église depuis les Apôtres.  "Ne nous laissons pas impressionner par la brillance et l’éclat de la puissance du raisonnement de Hans Küng".  L’approche de son argumentaire sur la vie éternelle par le prisme cyclique de la mort et de la renaissance est un processus hors sujet pour être une méthodologie catéchétique qui propose aux chrétiens une nouvelle façon de vivre leur foi.  Le questionnement sur la vie de l’Esprit en perpétuel devenir à travers le processus de réincarnation et d’une forme de moyen de se comporter spatio-temporellement pour inventorier l’élégance et l’excellence de la bienséance ses « karma » n’est pas dans l’ordre ni l’entendement de la théologie chrétienne.
 
    Le théologien "Hans Küng" avec cette problématisation de la vie éternelle s’affirme comme quelqu’un qui a abandonné les pistes du Dieu de Jésus, il a ainsi quitté l’autoroute tracée par la "Patristique" et est devenu étranger à l’Évangile et à l’histoire de l’Église vue de sa perspective rectiligne dans les deux sens allant du "Concile de Jérusalem" au "Concile du Vatican II" jusqu’à leurs prolongements aujourd’hui.  Le témoignage de l’Évangile de Jésus est clair.  Ce n’est pas par une pédagogie catéchétique des morts successives que le chrétien parvient à laver son âme des souillures de ses existences antérieures multiples, mais par la conversion et le baptême pour ceux qui ne l’ont par reçu.  Bien entendu, c'est d'abord et toujours par la profession de foi, laquelle s’accompagne des œuvres.  Car l’Évangile, la Bible et tous les écrits de la patristique à la pastorale actuelle affirment la même vérité, celle selon laquelle une foi sans œuvre n’en est pas une.  L'Apôtre Saint Jacques explique mieux ce que sont les œuvres, la charité et l'amour du prochain dans une vie de pratique de la foi.
 
V.    DE LA RÉSURRECTION
 
MESSEIGNEURS
 
Ntombwa ya Yezu o likolo epai ya Tata
    La résurrection du Christ est niée comme étant un événement historique par Hans Küng, cet illustre théologien dit :
 
    « La résurrection n’est-elle pas un "événement historique" ?  Pour répondre clairement, je dirais : Non, ce n’est pas un événement historique, et pourtant c’est un événement réel »
 
    Peu importe l’explication que Hans Küng fournit par la suite, moi je me dois de le comprendre par l’affirmation catégorique de son jugement primordial sur ce phénomène avant tout autre l’argumentation.  Ce qui se passe dans le monde ne peut qu’être historique.  L’histoire, c’est ce qui passe au fil du temps que les éphémérides consignent sous forme de la nouvelle d’abord, par le récit en ensuite et par l’archivage enfin.  Ce que l’actualité retient comme phénoménal et qui passe ensuite à la commémoration, c'est cela qui devient histoire après un itinéraire d'un parcours arrivé à la limite de son évolution dans le temps et l'espace.  Pour les Juifs, le passage de la « Mer Rouge », quel que soit la façon qu’on l’entend, est un moment historique enchâssé dans la mémoire juive jusqu’à la fin de l’histoire de tous ceux qui ont embrassé leur foi.
 
    La commémoration de Pâques par l’Église catholique est un fait historique qui exhume la vie du Christ dans sa Passion.  Comment est-ce que cette mémoire connue de tous et célébrée à chaque période de la « Semaine Sainte » ne peut pas être historique ?  C’est une aberration.  Les monuments ecclésiaux que sont les Églises, dans le temps et l'espace, ne témoignent de rien d’autres que de la résurrection de "Jésus-Christ".  Malgré cette concrétisation de la sortie du tombeau par le Christ, ce fait accomplit de la proclamation du Credo et qui se raconte par les témoins qui ont partagé la vie du Fils de l’homme, c’est ce phénomène-là que Hans Küng perçoit comme non-historique.  Pourtant, c'est bien-là le point culminant de l’autorité du Christ dans la phénoménalisation de la souveraine puissance de Dieu présente dans son corps.  « Ma vie nul ne la prend, mais c’est moi qui la donne ».  Et ce pour qui elle est donnée ?  Pour racheter ses frères humains et ce, dans les diverses versions de la même vérité énoncée dans plusieurs  versets des Évangiles et des métaphores des religions chrétiennes.
 
    La résurrection pour être affaiblie par la science du penseur, qu’est "Hans Küng", est soumise à une interprétation spéculative tirée du récurrent troisième jour.  Le "