vendredi 13 avril 2012

Drame dans une église évangélique : deux morts, le pasteur mis en examen


mardi 10 avril 2012, par Aloys Evina

RESEAU SOCIAL CHRETIEN FRANCOPHONE
Le bilan de l’accident survenu dimanche dans une église évangélique de Seine-Saint-Denis s’est alourdi à deux morts. La deuxième victime est une chrétienne de 47 ans qui a succombé à ses blessures ce mardi à l’hôpital Beaujon à Clichy (Hauts-de-Seine). Le pasteur a été mis en examen pour « homicides involontaires et blessures involontaires aggravés par la violation manifestement délibérée d’une obligation de prudence imposée par la loi ou le règlement ».
Une deuxième victime de l’effondrement d’un plancher d’une église évangélique dimanche à Stains est décédée des suites de ses blessures à l’hôpital Beaujon à Clichy, dans les Hauts-de-Seine.
Les chrétiens présents dans le local de l’Armée des combattants pour Christ - Nouvelle Jérusalem le jour de Pâques sont en majorité membres de la communauté haïtienne. Le peuple haïtien est une nouvelle fois éprouvé par cet accident dramatique qui a déjà fait deux morts. Une première expertise d’architecte a démontré la rupture d’une poutre maîtresse retenant un plancher constitué de plaques agglomérées.
Le gérant de la SCI propriétaire du local et le pasteur qui organisait la célébration étaient en garde à vue hier après-midi, dans les locaux de la police judiciaire de Seine-Saint-Denis. Le responsable du service Hygiène sécurité environnement de la mairie de Stains était également entendu, libre, par les enquêteurs de la PJ.
Après deux jours de garde à vue dans les locaux de la police judiciaire de Seine-Saint-Denis, le pasteur qui organisait la célébration et le gérant de la SCI propriétaire du local ont été mis en examen pour « homicides involontaires et blessures involontaires aggravés par la violation manifestement délibérée d’une obligation de prudence imposée par la loi ou le règlement ».
Les deux hommes ont été remis en liberté et placés sous contrôle judiciaire. Ils pourront préparer leur défense dans de meilleures conditions.
Eric Sauray, l’avocat du pasteur, a déclaré sur Europe1 que cette remise en liberté va permettre à l’homme d’église de "préparer sa défense dans des conditions plus sereines", précisant que le pasteur "est accablé" et qu’il est est en train de réaliser que c’est une autre vie qui commence pour lui.
Me Eric Sauray "souhaite que la part de responsabilité des uns et des autres soit établie de manière claire et précise". Il est convaincu que "ce qui est arrivé est la conséquence d’autres négligences" que l’on ne peut pas imputer au pasteur évangélique. "Cette catastrophe aurait pu être évitée si d’autres mesures avaient été prises en temps et en heures", a-t-il précisé.
Le propriétaire du local qui abritait l’Armée des combattants pour Christ - Nouvelle Jérusalem avait effectué des travaux sans demander de permis de construire. Il était l’objet d’une enquête depuis 2010 et il a été convoqué trois fois au commissariat de Stains pour se mettre en conformité avec la loi.
Le juge d’instruction devra établir la chaîne des responsabilités. Le procureure adjointe de Bobigny dit que « tout va être vérifié, y compris l’éventualité d’une transmission d’un signalement au parquet », faisant allusion aux propos du maire qui affirmait lundi que la municipalité avait écrit à la justice pour signaler des travaux non déclarés dans le pavillon faisant office de lieu de culte.
La magistrate estime que le maire disposait du pouvoir de faire fermer ces lieux s’il le souhaitait. De son côté, la mairie se défend en disant qu’elle ignorait l’existence d’une église dans ce local. « Pour pouvoir fermer le bâtiment, il aurait fallu savoir qu’il y avait une église évangélique », souligne-t-on à la mairie.
L’Armée des combattants pour Christ - Nouvelle Jérusalem "était clandestine jusqu’à dimanche. Pour nous, avant, c’était un bâtiment destiné à un usage de bureau et de stockage, ce pour quoi le propriétaire avait fait une demande de permis de construire. » Selon les élus, « à aucun moment une demande de classer ce bâtiment en zone d’accueil public n’a été formulée ».

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